En promenade, il s’arrête plus souvent. À la maison, il monte les escaliers plus lentement. Il bouge moins, dort plus, et semble toujours partant pour une friandise … On les attribue souvent à l’âge ou au caractère, pourtant, ce sont parfois de vrais signaux à prendre au sérieux.
Chez Colonel Gustave, on sait que le surpoids chez le chien n’est pas rare. Aujourd’hui, c’est l’un des problèmes de santé les plus fréquents, surtout chez les chiens de famille. Le bon réflexe, c’est de s’informer, sans culpabiliser. L’objectif est de garantir à son compagnon une vie plus longue, plus confortable, et pleine d’énergie.
Comment reconnaître un chien en surpoids ?
Tous les chiens n’ont pas la même morphologie, mais il existe quelques repères utiles. Lorsque le chien est en bonne forme, ses côtes sont faciles à sentir au toucher, sans être visibles. Sa taille est marquée et, vu de profil, son ventre remonte légèrement vers l’arrière.
Si les côtes sont difficiles à sentir, que la taille a disparu ou que le ventre pend, le chien a probablement dépassé son poids idéal. D’autres signes peuvent alerter : une fatigue inhabituelle lors des balades, une intolérance à la chaleur ou un essoufflement rapide lors de l’exercice.
Des niveaux de risque bien identifiés
Selon la quantité de graisse corporelle, on distingue différents niveaux de surcharge pondérale. Ce n’est pas toujours évident à l’œil nu, mais quelques signes peuvent vous guider :
Risques faibles
On considère qu’un chien ayant entre 16 et 25 % de graisse est en bonne forme. Ses côtes sont faciles à sentir sans être visibles, sa taille est bien marquée vue de dessus, et son ventre remonte légèrement quand on le regarde de profil. La base de sa queue est fine, sans excès de graisse, et son allure générale est athlétique.
Entre 26 et 35 %, on parle de léger surpoids. Les côtes sont encore palpables, mais sous une couche de graisse un peu plus épaisse. La taille commence à s’arrondir, la graisse estompe le creux abdominal et la base de la queue est un peu plus charnue. Le chien reste actif, mais sa silhouette devient moins nette.
Risques moyens
De 36 à 45 %, le chien a accumulé suffisamment de graisse pour que le surpoids s’installe durablement. On a du mal à sentir les côtes, la taille a disparu, le dos semble plus large et le ventre commence à s’affaisser. La graisse recouvre la base de la queue et le chien peut montrer une baisse d’énergie lors des sorties.
Entre 46 et 55 %, on atteint un niveau sérieux. On ne parvient quasiment plus à sentir les côtes, le ventre est tombant, le corps est arrondi dans son ensemble, et on voit des plis de graisse, notamment autour de la queue et du cou. Le chien se fatigue plus vite, bouge moins et peut avoir du mal à gérer les températures chaudes.
Risques graves
Entre 56 et 65 %, le risque devient grave. La silhouette est complètement déformée, les zones osseuses ne sont plus du tout repérables, la graisse est très présente sur l’ensemble du corps, et le chien présente des signes clairs d’essoufflement et d’inconfort à l’effort.
Au-delà de 65 %, on parle d’obésité sévère. Le surpoids ralentit le chien, gêne sa respiration, et des amas de graisse sont visibles partout, même sur les pattes, le cou et la base de la queue. À ce stade, les risques pour la santé sont majeurs et une prise en charge vétérinaire est indispensable.
Ces niveaux sont accompagnés de changements visibles sur le corps du chien, mais aussi dans son comportement. Fatigue plus rapide, essoufflement, intolérance à la chaleur, ou baisse d’activité doivent vous mettre la puce à l’oreille.
D’où vient cette prise de poids ?
Tout commence souvent par de bonnes intentions : une friandise pour le récompenser, une portion un peu plus grosse, quelques restes... mais ces petits écarts s’accumulent. Quand on les répète chaque jour, ces petits écarts finissent par déséquilibrer son apport énergétique.
Le manque d’exercice joue également un rôle majeur. Un chien qui vit en intérieur et qui ne se dépense qu’en promenade brûle naturellement peu de calories. La stérilisation est un autre facteur courant car elle entraîne une baisse du métabolisme de base, ce qui signifie que le chien consomme moins d’énergie au repos.
Certaines races sont aussi prédisposées à la prise de poids. C’est le cas, entre autres, du Labrador Retriever, du Beagle, du Cavalier King Charles ou du Basset Hound. Ces chiens doivent faire l’objet d’une surveillance plus attentive, surtout à l’âge adulte.
Enfin, des problèmes de santé comme l’hypothyroïdie ou la maladie de Cushing peuvent expliquer une prise de poids soudaine ou difficile à contrôler. Certains médicaments, notamment les corticoïdes, augmentent aussi l’appétit.
Pourquoi le surpoids est-il dangereux ?
L’obésité canine n’est pas qu’une question d’apparence. Elle fragilise l’ensemble de l’organisme et réduit significativement l’espérance de vie. Un chien en surpoids développe plus facilement de l’arthrose ou de l’arthrite, en raison de la pression exercée sur ses articulations. Ses poumons et son cœur sont davantage sollicités, ce qui peut entraîner des troubles respiratoires et cardiaques. Les chiens obèses présentent aussi un risque accru de diabète, d’intolérance à la chaleur et de complications en cas d’anesthésie.
Le problème, c’est que le surpoids entraîne une baisse d’activité, qui elle-même favorise le surpoids. C’est un cercle vicieux dans lequel il ne faut pas laisser s’installer son compagnon.
Comment aider son chien à retrouver la forme ?
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour réagir. La première étape consiste à ajuster les portions de nourriture. Beaucoup de chiens prennent du poids simplement parce qu’ils mangent un peu plus que ce dont ils ont besoin chaque jour. Il est donc essentiel de bien calculer sa ration, en fonction de son poids idéal, de son âge, de sa race et de son niveau d’activité.
Si le chien reçoit beaucoup de friandises au quotidien, il est conseillé de les inclure dans la ration globale. Vous pouvez aussi les remplacer par des croquettes issues de sa portion journalière. L’idée n’est pas de le priver, mais de mieux répartir les apports.
L’activité physique, elle aussi, doit être adaptée. Pour un chien peu entraîné, il vaut mieux privilégier des promenades courtes mais régulières. La nage est une excellente alternative pour les chiens qui aiment l’eau car elle sollicite tout le corps sans créer de chocs. On peut également proposer des jeux d’occupation ou des jouets distributeurs de croquettes, qui stimulent mentalement tout en encourageant le mouvement.
Enfin, en cas de doute ou si la perte de poids semble difficile, un vétérinaire peut recommander un régime spécifique, conçu pour favoriser la satiété tout en réduisant les apports caloriques.